Auteur: A3essas
Date: 2001-06-29 15:01:16
Les merveilles attendues par Nahnah d’une union des «islamistes et des nationalistes»
«Seïf El hadjadj» et blanchiment d’argent
Jeudi 28 juin 2001
Par Ahmed Kaci
Mahfoud Nahnah a déversé hier, durant plus d’une heure, à l’ouverture des travaux du «madjliss echoura national» (une sorte de conseil consultatif), les pires accusations à l’encontre des jeunes contestataires en les mettant, notamment sur un pied d’égalité avec les terroristes. Ce parallèle pousse Nahnah à accuser l’Etat et Bouteflika de laxisme et de faire dans la politique des «deux poids, deux mesures» parce qu’ils n’ont pas agi avec ces événements de la même façon qu’ils l’ont fait avec les islamistes en 1992. En matière de discours fasciste, Nahnah ne semble pas rencontrer de limites en reprochant à Bouteflika d’hésiter à brandir le «Seïf el hadjadj» pour mater les hordes destructrices -entendre kabyles- «sécessionnistes, impies, dépravées et souvent plongées dans la beuverie et menaçant l’unité nationale». Le chef du MSP ne comprend pas également pourquoi on n’avait pas organisé des marches pour dénoncer les assassinats commis par le terrorisme et des dizaines d’Algériens mourraient sous le coup du terrorisme alors que la mort d’une seule personne a mis l’Algérie en transe. Mahfoud Nahnah, qui, pour rappel, a été disqualifié des élections présidentielles pour défaut d’engagement dans la lutte de libération nationale, s’est mis à donner une leçon de nationalisme à la Kabylie comme si la contestation du pouvoir est circonscrite à la seule Kabylie. Nahnah a également fait semblant d’omettre que les voix les plus critiques envers l’idée de «séparatisme» sont venues du mouvement populaire et des partis présents en Kabylie ainsi que de la part d’acteurs sincères dans le reste du pays. Nahnah a également critiqué le «courant laïc malintentionné». Selon Nahnah, le président du FFS appelle à l’ingérence en Algérie. La preuve pour Nahnah est qu’une force européenne et atlantique de 80 000 hommes est en état d’alerte en Méditerranée pour intervenir à tout moment en Algérie pour défendre la «minorité kabyle» qui a, ajoute encore Nahnah, préféré des «drapeaux illégaux au drapeau algérien, le français à l’arabe et le christianisme à l’Islam». Mahfoud Nahnah, qui se dit opposé à toute nouvelle phase de transition et qui a plaidé pour la fin rapide de la phase en cours, serait sur le point d’annoncer une «importante» proposition de sortie de crise à l’issue de la réunion de son «madjliss echoura national». Nahnah s’oppose au départ de Bouteflika, car cela mettrait le pays dans une situation de vide institutionnel grave. D’autant que ceux qui veulent le faire partir ont choisi, selon les explications de Nahnah, la vacance du Conseil constitutionnel pour pouvoir imposer leur homme. Qui est cet homme ? mystère et boule de gomme. Enfin, Nahnah estime que les deux courants dignes de respect de par leur ancrage sont «le courant nationaliste et le courant islamiste», dont l’union «fera des merveilles». Nahnah, qui a donné un avant-goût des ces merveilles au début de son discours avec «Seïf el hadjadj», livrera le secret d’une autre merveille, en l’occurrence son adhésion à «toute entreprise de blanchiment d’argent».
A. K.
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