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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 CONFERENCE SALMI H.
Auteur: Amirouche 
Date:   2001-06-17 12:38:55


AZUL ,

La conférence va être reportée probablement de 30 minutes (16h30) à cause de la marche de soutien, aux Kabyles et à tous les Algériens épris de liberté et de justice, organisée au jourd'hui à Paris


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Hamid Salmi chercheur en ethnopsychiatrie à l’Université de Paris VIII ( Centre G. Devereux). Sa spécialité consiste à intégrer la dimension ethnique et culturelle dans l’analyse des problèmes psychologiques ou familiaux. Il a créé des groupes de paroles interculturels qui sont des espaces de médiation pour gérer les conflits entre parents, enfants et institutions.

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un aperçu d'une interview qui doit sortir incessamment dans un magazine.



HM : En quoi consiste justement le travail de la médiation ?

HS : Il consiste à pointer, derrières les actes que posent les différents groupes professionnels (psychologues, assistantes sociales, enseignants, etc.) et le comportements des enfants et de leurs parents, les conflits entre les différents systèmes de pensée. Ces derniers sont invisibles, le médiateur doit les expliciter de manière audible aux différents protagonistes. Pour ce faire, il est nécessaire de connaître la philosophie occidentale, le fondement du droit français, les postulats de la psychologie moderne ainsi que les valeurs essentielles qui fondent les différents mondes des migrants. Il est aussi impératif d’établir une parfaite symétrie entre les différents systèmes de pensée sans hiérarchisation ou disqualification de l’un par l’autre. Bien évidemment, il ne s’agit pas là d’une connaissance abstraite ; le médiateur, tout en étant engagé dans son travail, doit être rompu aux différentes techniques de médiation d’ici et d’ailleurs. Il va sans dire que le maniement des langues en présence (française et étrangère) et la maîtrise des processus à l’œuvre dans la traduction est l’élément essentiel du travail de médiation.

Prenons l’exemple du père maghrébin dont les enfants on été retirés par les travailleurs sociaux et placés dans des institutions. Il justifie leur absence au téléphone auprès de leur grand-père resté au pays sous divers prétextes, car il ne peut lui expliquer qu’on ait oser les lui retirer. Le conflit se situe ici entre la conception de l’enfant dans un système de citoyen où il appartient, de manière ultime, à l’Etat garant de ses droits, ses biens, etc., et une conception de la patrilinéarité stricte, où l’enfant appartient au-delà de ses parents, à ses ancêtres …

Après avoir conflictualiser les deux systèmes de pensée, on peut créer des ponts. La première phase de la négociation à laquelle doivent parvenir les différents protagonistes par le truchement du médiateur est en définitive : « nous sommes bien d’accord que nous ne sommes pas d’accord ».
Une fois qu’on s’est mis d’accord sur les désaccords, interviennent les compromis possibles. J’explique d’abord aux parents que si des acteurs sociaux se sont immiscés dans les affaires de la famille, c’est parce que la porte (symbolique) de la maisons à été cassée (al-horma). Et je leur dit clairement que mon rôle de médiateur est de leur permettre de reprendre l’initiative en faisant appel d’abord à leurs propres ressources culturelles pour dépasser les conflits. Par la suite j’aborde les conflits souvent crées par les malentendus linguistiques, philosophiques et religieux entre les parents, les enfants et les institutions. Il faut préciser que les travailleurs sociaux, malgré leurs bonnes intentions et parfois leur dévouement, ne font mention, au départ, que des actes de violence, de comportements délictueux sans pouvoir relier ces faits et faire émerger un sens ouvert - culturel et psychologique - sous-jacents à ces conduites. La dimension de la violence institutionnelle est également occultée. .

HM : Comment recréer en France ce lien avec leurs ancêtres ?


Les ancêtres sont à l’origine de nos multiples appartenances. Il y a les ancêtres fondateurs d’une famille, d’une lignée, d’une tribu, etc., comme cela a été évoqué plus haut. Il y a également les ancêtres qui nous rattachent à notre religion (Abraham, Mohamed (QSSL), Ali, etc.). Les enfants de migrants n’ont pas accès, en effet, à toutes ces filiations-affiliations. Ces « blessures des noms propres » sont à l’origine des problèmes identitaires qui les entraînent vers la création de groupes artificiels (délinquance, toxicomanie, sectes, ...).

Avant de recréer les liens avec les ancêtres, il est nécessaire de rétablir la transmission transgénérationnelle entre les enfants, les parents et les grands-parents. En général, un conflit entre les enfants et les parents pointe implicitement un autre conflit entre les parents et les grands-parents. Un enfant ne peut pas se soumettre à des parents insoumis. Les enfants sont toujours vigilants par rapport à ce qu’on est et non seulement à ce qu’on dit … Ensuite, on peut réactiver cette protection (setra) et ce fluide bénéfique (baraka) qui circulent entre les ancêtres et leurs descendants par le biais des rituels, prières, pèlerinages, rêves, etc. Pour ce faire, le thérapeute médiateur doit à la fois connaître les structures anthropologiques des groupes culturels et être engagé lui-même - pour être crédible - dans un travail initiatique pour appréhender de l’intérieur la vérité de ces mondes.

 Sujet Auteur  Date
 CONFERENCE SALMI H.  nouveau
Amirouche 2001-06-17 12:38:55 
 THEME ET ADRESSE  nouveau
Amirouche 2001-06-17 12:47:58 

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