Auteur: A3essas
Date: 2001-06-14 12:50:41
La société civile crée l’«espace maghrébin»
Le forcing des Amazighs du Maroc
C’est finalement la version des associations amazighes du Maroc, fortement représentées au forum maghrébin de la société civile tenu du 27 au 30 mai dernier à Oujda, qui a été retenue.
En effet, l’«espace du Maghreb arabe», appellation retenue au début pour saluer les «épousailles» de la société civile des pays nord-africains, a laissé la place à l’«espace maghrébin». La référence arabe étant, ainsi, supprimée. Cela dit, ce conclave, organisé, nous dit-on, à l’initiative du «Forum de la citoyenneté» de Casablanca et «Rihab» de Oujda, a vu, outre les associations du pays organisateur, la présence des délégations venant d’Algérie, de Tunisie, de Mauritanie et de Libye. L’UNJA, une association culturelle de Constantine et des parlementaires ont représenté l’Algérie, alors que les Tunisiens ont délégué des éléments de l’Union des étudiants et de jeunesse destourienne. Les Mauritaniens et les Libyens se sont, quant à eux, contentés d’une présence symbolique.
Dès lors, ce forum était beaucoup plus considéré comme une « explication» entre Marocains, Algériens et Tunisiens qu’une affaire de 5 pays maghrébins. Les organisateurs de cette rencontre de la société civile ont, par un souci de pragmatisme, confie-t-on, convenu de «saucissonner» ce «rendez-vous» en quatre ateliers, à savoir communication, femme et jeunesse, enseignement supérieur, développement économique. Et c’est au terme de quatre jours de débats intenses qu’il a été décidé de créer l’«espace maghrébin», une espèce de «mini-parlement» de la société civile des pays du Maghreb.
Cet «espace maghrébin» vise à «fouetter» les gouvernants des cinq pays de la rive sud de la Méditerranée et de les pousser à «ôter tous les obstacles politiques qui entravent le fonctionnement de l’UMA». Comme par exemple le visa imposé par le royaume chérifien aux ressortissants algériens et la fermeture des frontières terrestres algéro-marocaines décidée par le gouvernement Zeroual. A ce sujet, un participant à ce forum a affirmé que «la nouvelle dynamique de la société civile aspire à la construction de l’espace maghrébin. C’est une vision, a-t-il ajouté, de complémentarité et d’intégration qui permet de réaliser un cadre d’échange et de développement d’action commune intermaghrébine». L’on apprend, par ailleurs, que les animateurs de cet «espace maghrébin» ont convenu d’une rencontre à Alger, au mois de novembre prochain, rencontre qui sera consacrée à la tenue du congrès constitutif de cette «UMA» (Union maghrébine associative). Pour l’heure, un bureau provisoire dirige cet «espace maghrébin». Il est composé de représentants de ces cinq pays nord-africains.
Samir B.
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