Auteur: A.L.
Date: 2005-03-05 05:43:13
Salut! Ca ne plaira certainement pas à tout le monde mais quand même. Ar Tufat!
Rencontre avec Momo et Farid
Je me retrouve dans un café parisien, 33 rue Christiane dans le dixième arrondissement, à boire tranquillement une bière et échanger les nouvelles fraîches du pays d'enfance avec un ami s'appelant Momo. Momo fait parti des milliers de jeunes de Kabylie qui se sont exilés pour des raisons politiques ou qui ont choisi d'émigrer en France pour bénéficier de conditions de vie meilleures. Chez lui, au moment des préparatifs du voyage, Momo a particulièrement souffert du problème que son père n'était pas d'accord pour qu'il vienne s'installer en France. Cela l'a marqué au point qu'il en parlait souvent. En Kabylie, Momo avait une vie très active. Quoique son échec à l'épreuve du baccalauréat l’ait empêché de rejoindre les bancs de l'université, il a réussi à travailler son instruction. Socialement, il a réussi à élargir ça classe de fréquentations en évitant la promiscuité. Par conséquent, il avait décroché un travail dans une pharmacie sans aucune formation pharmacologique. Il s'était très vite adapté en apprenant par coeur les posologies et mode d'emploie et de prescriptions des médicaments. En dehors de son travail, il assistait à des réunions d'activistes berbéristes, qui en général ont sacrifiés leurs carrières pour leurs idées. Ceci fait de lui une personne avec un esprit éclectique et ouvert. Une personne avec qui il était agréable de discuter.
Momo: Tu es très instruit et intelligent! Tu as beaucoup étudié et voyagé. Je ne vais rien t'apprendre en discutant des sciences qu'elles soient humaines ou exactes. Cependant, je pense que j'ai mon idée quant aux problèmes de l'Algérie.
Ali: Merci pour le compliment mais je suis certain que je vais également beaucoup apprendre de toi. Passé un certain age l'école de la vie devient aussi importante que les écoles des professeurs : Primaires, collèges, lycées et universités. Ces systèmes d'éducation servent à, à une période préalable, à nous former. Une fois les études terminées, on s'en éloigne au point de complètement ne plus en tenir compte. On prend, en quelque sorte, le train de vie final. On ne peut en général pas échapper au piège. Parle, donc! Je t'écouterai avec toute mon attention.
Momo: Mon point est relié aux problèmes de l'Algérie. Cette Algérie qui nous tient à coeur et dont l'état nous empêchent parfois de dormir. Regarde autour de nous, nous avons la belle vie: du travail et de l'argent. Pourtant, on n'est pas heureux. Notre éducation patriarcale fait que nous ne pouvons pas avoir l'esprit tranquille. Je recherche en veine le moyen d'aider mon pays. Je fais, à mon échelle, ce que je peux.
Ali: Je connais notre commune éducation et je sais que tu es loin de faillir à aider ton pays comme tu peux. Arrête donc de te torturer en essayant d'avoir la paix avec ton esprit. Ton pays, il faut y penser parfois et t'en libérer par d'autre moment. Il faut juste trouver le point d'équilibre. Comme pour les autres point de la vie, il faut essayer d'équilibrer les choses. Tu sais Momo, on n'est pas les premiers et on ne sera pas les derniers à choisir ou à être forcés de vivre loin de chez nous.
Momo: Pour comprendre les problèmes de notre Algérie, on peut se restreindre à la considération de la Kabylie. La Kabylie ou nous avions vu le jour étant grande à recouvrir d'un œil, ceci est un peu exagéré mais pas en tant qu'image, on pourrait chacun analyser la microstructure de nos familles. Les problèmes de ces microstructures s'additionnant constituent ceux de la macrostructure Algérienne. Autrement dit, pour comprendre la macrostructure il faut descendre à la microstructure et inversement. Je regrette beaucoup ne pas avoir étudié assez pour pouvoir mettre mes idées noires sur blancs. Afin qu'elles servent aux futures générations.
Ali: Je suis entièrement d'accord. J'ajouterai que le système fait de notre élite des gens qui ne savent pas convaincre. Des moments infinis d'hésitations alors qu'ils le savent ce qu'est le meilleur moyen de communication. Je veux dire, qu'ils rapportent leurs témoignage, idées et thèses en écrits.
Momo: Tu es en mesure de le faire toi même. Si notre pays jouissait de conditions de vie meilleurs et de stabilité tu serais patron. Dommage! Cela me touche de te voir errer ailleurs. Je sais et cela se voit que tu en n’es pas content.
A une autre occasion et toujours devants des bières, Farid également de mon village avait attiré mon attention. Farid avait passé plus de temps à Alger que dans le village; ce qui fait de lui un algérois avec ses manière de se tenir, de discuter et de s'habiller. Farid avait de grands problèmes de santé. Il était essentiellement venu en France pour se soigner. Comme l'exemple de Momo, il n'avait pas été loin dans son cursus scolaire mais, était convaincant par sa qualité de débrouillard.
Farid: Salut Ali! On vient de m'apprendre qui tu es et je ne me rappelle pas t'avoir connu au village. Tu ressembles beaucoup à ton frère Said avec qui j'ai fait mes primaires.
Ali: Enchanté! Ce n'est jamais trop tard pour faire connaissance. Surtout, quand il s'agit de bonnes connaissances. Je t'offre une bière! Note, que tu n'as pas le droit de refuser. Les bière faisaient une impressionnante longue liste d'attente dans le coin. En fait, chacun avait sa réserve en face de lui. A se croire en Angleterre où le service s'arrêtait à 23 heures, ce qui fait que les consommateurs se ruent pour commander un maximum avant l'annonce de la fermeture du bar.
Farid: J'accepte avec plaisir quoique les bières commencent à déborder du comptoir par ici.
Ali: Quel vent t'as amené en France? J'espère que c'est une bonne raison.
Farid: Je suis arrivé il y a deux moi. J'avais eu un grand problème de santé qui m’inquiétais. Je suis venu me soigner et, comme je suis humain, je suis sensible à la différence entre notre pays et la France. J'ai été attiré par ce pays et j'y suis resté.
Ali: Dis-moi, pendant que tu es encore frais! On raconte qu'il y a eu beaucoup de suicides dans le village.
Farid: Arrête de m'en parler, car cela risque d'accélérer mon ivresse. Deux exemples de suicides chez nous: Kamal, simple d'esprit et fou, mais très bien portant physiquement. L'homme le plus fort du village! Il valait mieux ne pas avoir affaire à lui et tout le monde en était conscient. Le deuxième suicidaire est ton cousin Karim. Je ne vais pas te l'apprendre, il était brillant et très intelligent. L'homme le plus instruit de sa génération. Il a laissé, derrière lui, une grande famille composée d'une douzaine d'enfants. Ces deux extrêmes m'ont amené à réfléchir à savoir s'il ne vaut pas mieux être au milieu, entre les simples et les intelligents.
Ali: Voyons, il ne faut pas raisonner de cette manière. Ils ont dû avoir leurs très bonnes raisons pour suicider. Souffrance, déception et manque de psychologues pour en discuter. Dans les pays avancés, on s'occupe de ses gens-là. Heureusement, sinon des populations entières se suicideraient. Ils souffrent encore plus de se problème en europe. Le record en suicide dans le monde est atteint en Suisse, l'un des pays les plus riches du monde.
Farid: Trinquons aux mémoires et esprits de ses défunts et essayons de tourner cette page triste. La vie ne pouvant être plus belle que ce qu'elle est à présent.
Ali: Exactement! il faut penser positif et prendre les choses avec bonne philosophie. Trinquons a nos santés et à celle de notre pays !
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