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Interview du Webmestre sur France3
 Imazighens, apprenez votre histoire
Auteur: Koceila 
Date:   2004-12-04 22:26:46

Du XIIIème au XXème siècle :

Que d'opinions divergentes sur les Algériens.

" On se rappelle la vigoureuse résistance faite par les Zénata, jusqu'au moment où leur chef Ouezmar Ben Soulat fut conduit prisonnier à Médine pour être présenté au Khalif Othman Ibn Affan. On n'a pas oublié leurs successeurs, les Houwara et les Sanhadja, et comment les Ketama fondèrent ensuite une dynastie qui subjugua l'Afrique occidentale et orientale, expulsa les Abbassides de ce pays et gagna encore des droits à une juste renommée. "
(...)
" Citons ensuite les vertus qui font honneur à l'homme et qui étaient devenues pour les Berbères une seconde nature ; leur empressement à s'acquérir des qualités louables, la noblesse d'âme qui les porta au premier rang des nations. Les actions par lesquelles ils méritent les louanges de l'univers, bravoure et promptitude à défendre leurs hôtes et clients, fidélité aux promesses, aux engagements et aux traités, patience dans l'adversité, fermeté dans les grandes afflictions, douceur de caractère, indulgence pour les défauts d'autrui, éloignement pour la vengeance, bonté pour les malheureux, respect pour les vieillards et les hommes dévots, empressement à soulager les infortunés, industrie, hospitalité, charité, magnanimité, haine de l'oppression, valeur déployée contre les empires qui les menaçaient, victoires remportées sur les princes de la terre, dévouement à la cause de @!#$ et de sa @!#$ ; voilà, pour les Berbères, une foule de titres à une haute illustration, titres hérités de leurs pères et dont l'exploitation, mise par écrit, aurait pu servir d'exemple aux nations à venir ".
N'ajoutons plus, la cour est pleine ! Il en est ainsi des pages entières.

Entre ce témoignage datant du XIVè siècle d'un historien, savant, sociologue (avant la lettre) doublé d'un homme politique et d'action, natif de cette contrée et qui a " bourlingué " de Tunis à Marrakech, et de Biskra à Grenade ; qui a connu des hauts et des bas et fini sa vie comme grand jurisconsulte au Caire. Cet homme qui, grâce à ses conseils -et connaissances- épargna à l'Afrique du Nord et à l'Europe les affres de la conquête mongole de Timour Lenk (Tamerlan).

Et les deux témoignages suivants, que pouvons-nous en conclure ?

Augustin Bernard écrit : " Les Berbères, à cause de leur peu de cohésion et de leurs querelles intestines, sont incapables de s'unir contre l'envahisseur et de lui résister longtemps... A certaines époques, une organisation superficielle et éphémère a été imposée du dehors aux indigènes, mais, à chaque défaillance du pouvoir central, ils sont revenus à leur anarchie traditionnelle... Jamais les tribus berbères n'ont réussi à s'agglomérer en un Etat vraiment organisé et durable. Elles ne s'arrachent à leurs querelles intestines que pour se perdre dans l'universel et faire partie de vastes empires dont le centre se trouve d'ordinaire ailleurs que dans l'Afrique du Nord. " (Géog. Universelle..., T.XI, " Afrique septentrionale... ", Paris, A.. Colin, 1937).

Vingt ans plus tard, G.-H. Bousquet, écrit à peu de chose près la même chose : " ... Ils (les Imazighen) n'ont jamais manifesté la volonté, ou le désir de former une unité, et ils ont, soit vécu en anarchie tribale, soit été rattachés à des royaumes, ou des empires, dont, maintes foi, le centre était en dehors de l'Afrique du Nord... De plus on ne peut déceler chez eux un effort quelconque pour forger quelque chose de spécifiquement national. " Il ajoutera plus loin : "... ce qu'elles ont (les populations imazighen) de commun entre elles, c'est quelque chose de négatif, l'impossibilité de s'unir, de créer, de faire en association une œuvre constructive quelconque à laquelle elles peuvent s'affirmer vis-à-vis des non-berbérophones, de constituer, en un mot, un ensemble social, stable, cohérent, de quelque envergure, poursuivant un but donné, quel qu'il soit ". (" Les Berbères ", Paris, PUF, 1957).

Malgré ses critiques sévères et autres réserves, exprimées par ailleurs dans son œuvre, l'opinion d'Ibn Khaldoun est emprunte de compréhension, d'indulgence ce qui témoigne chez lui d'une meilleure connaissance et d'une excellente maîtrise de son sujet. Inversement, les histrions coloniaux, imbus de leur supériorité momentanée, rejettent, minimisent ou ridiculisent ces " peuplades " juste bonnes à être colonisées, dominées.

Heureusement qu'avec le temps et les nouvelles découvertes, mais aussi grâce à l'esprit neuf (dépassionné par la décolonisation) qui anime certains chercheurs, ces jugements trop abrupts, à l'emporte-pièce, car les uns sont quelque peu trop laudatifs et les autres carrément péjoratifs, sont relativement rectifiés. Une nouvelle vision apparaît, des vérités rétablies et des correctifs apportés... Mais beaucoup reste à faire.

Ainsi en est-il de l'origine " mystérieuse " des Imazighen, où chacun voit en eux des peuples venus pas très loin de chez lui, afin de mieux se les approprier ! D'où ces appellations aussi étranges que fantasques telles que les Maxitani, Les Macises, les Massyles, etc., ne seraient qu'une déformation phonétique du même nom : Mazigh. En effet tous les auteurs s'accordent au moins sur un point : le terme Amazigh. Terme que les autochtones se donnent pour nom. Quant au nom 'berbère', qui n'est pas emprunté à leur langue, il leur fut appliqué par les Arabes qui les désignèrent sous le vocable de 'beraber', eux-mêmes l'ayant empruntés aux Romains 'Barbari' qui signifie tout simplement Barbares. C'est-à-dire que l'on est toujours le barbare de quelqu'un ! Quant aux Grecs, ils les appelaient 'Libyens' d'une tribu de la Cyrénaïque : les Lebous et Numides à l'Est. Ce qui fait écrire cette boutade à Gabriel Camps : " Tour à tour ont été évoqué l'Orient pris globalement (Mèdes et Perses), la Syrie et le pays de Canaan, l'Inde et l'Arabie du Sud, la Thrace, la Mer Egée et l'Asie Mineure, mais aussi l'Europe du Nord, la péninsule ibérique, les îles et la péninsule italiennes... Il est sûrement plus difficile de rechercher les pays d'où ne viennent pas les Berbères ! " Et l'auteur de conclure plus loin : " Et si les Berbères ne venaient de nulle part ? " Voulant dire par-là qu'ils seraient tout simplement de purs autochtones, issus de cette contrée qu'ils ont toujours habitée.

Même si G. Camps remet un peu les pendules à l'heure cela ne change rien au fait que des opinions diverses et nombreuses restent très divisées quant à leur jugement et opinion sur la nation (ou le peuple) amazigh. Car aujourd'hui, les jugements erronés ne viennent pas seulement des autres mais sont également formulés par notre propre élite intellectuelle.

Ainsi en est-il de cette " violence " (barbare, sauvage, sanguinaire), autant physique que politique, qui s'abat sur l'Algérie et que les uns estiment presque naturelle, sinon biologique, chez les Algériens. D'autres, plus prudents, enrobent la présentation en expliquant cette violence, presque " inhérente " aux Algériens, par les aléas historiques (domination et colonisation depuis le XVIè siècle à 1962) mais également par l'histoire encore toute récente de la guerre de libération

 Sujet Auteur  Date
 Imazighens, apprenez votre histoire  nouveau
Koceila 2004-12-04 22:26:46 
 Re: Imazighens, apprenez votre histoire  nouveau
références 2004-12-11 07:49:27 
 Re: Imazighens, apprenez votre histoire  nouveau
Ali Farid BELKADI 2004-12-31 10:32:45 
 Ça dort encore....  nouveau
Alouche 2004-12-19 16:47:38 
 Re: Imazighens, apprenez votre histoire  nouveau
akli le kabyle 2005-01-11 19:29:17 

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