Auteur: Rif
Date: 2001-06-06 23:57:03
NOUS SOMMES TOUS DES MASSINISSA
Ce Printemps berbère 2001 restera dans l’histoire. Les jeunes Kabyles y sont entrés par la grande porte en payant le prix du sang.
Mort un jour historique - le 20 avril -, le premier lycéen tué a pour nom un emblème : Massinissa.
A Ouzellaguène, cinq jeunes sont tombés en un jour. Ils sont enterrés dans la cour de la mairie, commune qui a jadis accueilli le congrès de la Soummam. Et partout ailleurs en Kabylie, des dizaines de jeunes tombent sous les balles d’un pouvoir assassin et corrompu.
Mais loin de semer la terreur, les balles des gendarmes embrasent cette Kabylie mythique. Les jeunes se lancent dans une résistance meurtrière, obéissant á un impératif de survie, venu des tréfonds des âges. Jour après jour, les mains nues, les manifestants affrontent la mort.
Ils résistent, luttent, se battent en dehors de toute structure. Des archs que l’on croyait ensevelis dans les limbes de l’histoire, se réveillent et organisent la plus grande manifestation de l’Algérie indépendante. La Kabylie est plus que jamais vivante.
Au-delà des associations culturelles berbères et de tous les Algériens directement interpellés, c’est plus largement les amis de l’Algérie, tous les démocrates de France et d’Europe que nous appelons à manifester leur solidarité avec ce mouvement historique. Il importe d’empêcher les dérives qui ont tant coûté par le passé. Le combat de la Kabylie ne saurait être dénaturé. Elle refuse d’obéir aux injonctions qui nient son identité.
Pour la première fois depuis 10 ans, le régime est ébranlé par une révolte citoyenne sans rapport avec l’intégrisme islamiste. Cela doit se traduire par des changements politiques conformes à la nature de ce mouvement.
L’apport du Mouvement cultures berbère dans le combat algérien de l’après indépendance est capital. Ses militants ont inscrit leur action dans le cadre démocratique. Ils ont porté le combat démocratique, lancé le mouvement pour les droits humains sans jamais renoncer à leur identité.
Celle-ci fait partie de l’identité de l’Algérie, de toute l’Algérie. C’est son honneur de récupérer son identité, toute son identité.
Chaque mort est un martyr de la nation algérienne en marche vers la démocratie. Chaque goutte de sang versé scelle l’union de tous les Algériens dans leur combat pour un État de droit.
NON OUI
Au pardon pour les criminels : Ulac smah, ulac A la sanction des criminels
Au mépris (hogra) , Au respect de la dignité
Au déni identitaire, Tamazight langue nationale et officielle
A la dictature, A la démocratie
La répression, au pouvoir assassin, A la liberté
A une Algérie monolithique et totalitaire A une Algérie algérienne et plurielle
MARCHE NATIONALE A PARIS
DE REPUBLIQUE A NATION
LE DIMANCHE 17 JUIN A 15 HEURES
Liste des premiers signataires: IDIR, FELLAG, Nordine SAADI, AKLI D., HAMOU, INES MAZAL, Kamal HAMADI, Fédération des Associations Culturelles Amazighes de France, ACB Paris, Tahar BOUDJELLI, KARIMA, ACB Nancy, ACB Val d'Oise, Convergences Lille, Maison Kabyle de France, Rassemblement de Comités de Villages Kabyles, Comité Berbère Langue de France, ASAS Essonne, ACBK Montpellier, ACB Tilelli Belgique, AZAR Annemasse, BEN MOHAMED (poète), Magyd CHERFI (Groupe Zebda), Troupe TAHAR DJAOUT, Groupe ICHENWIYEN, Arezki METREF (journaliste), Leila SEBBAR (écrivain), ...
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