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Interview du Webmestre sur France3
 Folklore musical des Chaouia constantinois
Auteur: Aures 
Date:   2011-03-10 14:14:47


Folklore musical des Chaouia constantinois

Le message d’aujourd’hui est un travail de recherche sur la musique des Chaouia constantinois. Plus précisément et selon les propres mots de l’auteur, il s’agit d’une étude sur le folklore musical des BERBÈRES ARABISÉS de la région des Hauts Plateaux constantinois.

C’est une excellente étude qui touche à tous les aspects de ce thème, à savoir :

1. L’origine de cette musique ethnique: L’auteur pense que ce folklore musical pourrait trouver une origine asiatique: ARABO-PERSANE.. Justement, ce sont les analyses relatives à cette déduction qui sont postées aujourd'hui.

2. Description des instruments à VENT et à percussion de ce folklore musical.

3. Les mélodies:
I- Chants : Pour commenter et décrire les thèmes chantés dans ce folklore musical, l’auteur s’appuie sur un échantillon de deux chansons en arabe, l’une de Aissa Djermouni et l’autre de Ali el-Khencheli.
II- Qasida : Une bonne section est consacrée aux qaṣida nommées Diker: les chants d’inspiration religieuse.
III-Mélodies de danse : Description de la DANSE DU VENTRE et du ZENDALI.


Sans tarder, voici le résumé ainsi que la première partie de ce travail ..et BONNE LECTURE.


Résumé
Musical folklore of the Chaouia of Constantine - The speaker says that this paper aims to do no more than give a hint of the wealth of the musical folklore of the Chaouia (Berbers who have been ARABICIZED). Their music has not been studied and should therefore be collected, since it reflects the voice of a whole population attached to its traditions. The usual themes of the songs are chivalrous deeds, love, courtesy, hospitality and separation: but the beauty of the lady who is the object of attention is suggested, for reasons of modesty, but is not explicitly stated.
After describing the various instruments used (gaṣba, jawaq. bandir), the speaker goes on to study popular melodies from the recordings of the musical library in Paris.
Large extracts are quoted in Arabic, with the names of their performers. He then goes on to study songs of a religious nature (qaṣida) and also tunes to be accompanied by dancing, and says that these popular melodies have kept their original form and have not been bastardized either by oriental or western music.


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Folklore musical des Chaouia constantinois
Hasseine MAMMERI



"Le folklore musical des Chaouia constantinois", tel est le titre, qui parait sans doute ambitieux, de la communication que je voudrais faire dans le cadre des travaux de ce congrès.

Si nous sommes assez bien informés, grâce aux études d'éminents ethno-musicologues, sur les chants folkloriques arabo-berberes des pays du Maghreb (1), nous connaissons beaucoup moins, par contre, la musique populaire chaouia.
Les Chaouia des Hauts Plateaux, BERBÈRES ARABISÉS, vivent au sud-est de la wilaya de Constantine, isolés du Sahara par l' Aurès. Parler de leur musique folklorique c'est parlé de leur âme, de leur façon de penser et surtout de la manière avec laquelle leurs sentiments s'expriment. Chez eux, la musique n'est liée à aucune loi ou règle, elle n'a qu'un aspect secondaire. D'ou les préventions de certains musicologues arabes et occidentaux vis-à-vis de toute étude de cet art. Une collecte poussée des productions capables de l'évoquer reste à faire.

1- Origine de cette musique ethnique

À partir de quand les folkloristes ont-ils eu le sentiment net de l'existence d'une musique populaire chaouia ayant ses propres caractéristiques?

Il est difficile de le dire. Bien sûr, comme dans tout pays, il y a eu à l'origine, des chants, des mélopées d'inspirations diverses constituant l'essentiel d'oeuvres vouées à tous les enthousiasmes. Mais du jour où l'idiome local, LE BERBÈRE, a cédé la place à l'ARABE dialectal, il est permis de croire qu'une certaine teinte de "BEDOUINÉTÉ" a fort bien pu marquer les thèmes traditionnels exprimés par ces montagnards et ces paysans.

En fait, cadre et genre sont intimement liés ici. À ce sujet, l'éminent ethnomusicologue hongrois, Bela Bartok, tire des conclusions fort intéressantes des recherches faites en 1913, lors de son voyage d'études folkloriques dans le Constantinois:

" ... En 1912, écrit-il, j'ai découvert chez les Roumains de Maramaros un certain type mélodique coloré à l'orientale avec des ornements très riches exécutés à la manière d'une improvisation; en 1913, dans un village de l'Algérie centrale en bordure du Sahara, j'ai trouvé un type mélodique analogue; bien que l'analogie ait été très nette dès la première audition, je ne voulais pas y voir autre chose qu'une coïncidence due au hasard. Qui aurait pensé que la distance de plus de deux mille kilomètres entre les deux territoires put être à l'origine d'une filiation directe!
Mais, plus tard, on a découvert, petit à petit, que le même type mélodique était bien connu en Ukraine, en Irak, en Perse et en ancienne Roumanie. A ce moment-là, il était déjà clair qu'il ne pouvait s'agir d'une coïncidence due au hasard: ce style mélodique d'origine certainement arabo-persane a pénétré jusqu'a l’intérieur de l'Ukraine. Nous ignorons pour le moment par quel moyen, puisque nous ne savons pas si les Osmans - Turcs et les Bulgares l'ont connu ... " (2)

Cette étude a fourni des éléments intéressants aux musicologues Hornbostel et Lachmann, qui établirent à leur tour, par l'utilisation de méthodes d'une exigence scientifique absolue (recherches sur les bases diatoniques, emploi de paramètres acoustiques) les parentés asiatiques de la musique berbère. (3)

Nous ne connaissons malheureusement que le premier maillon de cette étonnante chaîne d'influences et il serait très important d'en rechercher et d'en connaître les maillons intermédiaires.
Par ailleurs, il est impossible de connaître les auteurs de cette "poésie spontanée" selon l'expression du professeur R. Blachère. Cette littérature reste impersonnelle parce que transmise, comme en Occident à l'époque des troubadours, trouvères et ménestrels, par la voie de la tradition orale. Les auteurs étaient certainement pour la plupart des gens du peuple, qui chantaient par occasion et pour le seul plaisir de chanter.

L'instrument linguistique utilise, l'arabe dialectal, bien que frappe de mépris par les lettres et les semi-lettrés, s'est acquis cependant d'indéniables mérites en ce sens qu'il traduit parfaitement la sensibilité de ces poètes -chanteurs.
Les mots riches de poésie et de beauté saisissante, épousent, dans ce rude paysage, des sentiments d'une délicatesse infinie. Sont présents dans ces chansons, les fiers chevaliers, l'amour, la courtoisie, l'hospitalité et la séparation.

( à suivre)

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Notes :

(1) Voir bibliographie que nous avons établie dans la revue Arabica, tome XIII fascicule 3, Paris, 1966.

(2) Bartok. sa vie. et son oeuvre: Bence Szabolcsi, Corvina, Budapest, 1956.

(3) E.M. von Hornbostel et R. Lachmann: "Asiatische Parallelen zur Berbermusik,"
Zfvgimw, I, 1933, n° 1.

Source de l’article: Actes du premier congrès d’étude des cultures méditerranéennes d’influence arabo-berbère, Alger, 1973, pp.335-340

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